Les abandons dans l'industrie de la construction au Québec : une nouvelle étude rendue publique par la CCQ
Le Québec connaît, depuis quelques années déjà, des difficultés de recrutement sur le marché du travail, et l’industrie de la construction assujettie n’y échappe pas. Après avoir étudié le phénomène de rareté de main-d’œuvre, la Commission de la construction du Québec (CCQ) a tenté de comprendre ce qui peut pousser les travailleurs à quitter l’industrie.
Cette étude brosse d’abord un portrait sur la situation de l’abandon parmi les travailleurs de la construction et présente ensuite les résultats d’un sondage mené en janvier 2020 auprès des travailleurs de la construction.
Quelques faits saillants
Premièrement, à partir des données quantitatives détenues par la CCQ, il est possible de déterminer les éléments de contexte qui contribuent à retenir les travailleurs dans l’industrie, dont voici quelques-uns :
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Globalement, le taux d’abandon est de 15 % après 1 an, et de 35 % après 5 ans.
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Il est plus élevé chez les non-diplômés (40 %) que chez les diplômés (24 %), après 5 ans.
- Certains métiers comportent des taux d’abandon plus élevés qui peuvent s’expliquer entre autres par l’offre de travail plus importante dans des secteurs hors construction assujettie.
- Les femmes affichent un taux d’abandon systématiquement plus élevé que les hommes.
- En termes d’heures travaillées, connaître un bon départ semble constituer un facteur de rétention : plus les heures travaillées sont élevées durant la première année, plus le taux d’abandon diminue.
Deuxièmement, le sondage a permis d’étoffer notre compréhension des facteurs qui poussent une personne à choisir l’industrie de la construction et les raisons qui la poussent à y rester ou à partir. On y apprend donc plusieurs éléments, dont les suivants :
- C’est la passion pour le métier et le travail manuel qui attirent d’abord une personne vers la construction. Viennent ensuite la rémunération, les conditions de travail, l’influence de la famille, les défis et les besoins de main-d’œuvre.
- La raison principale qui est évoquée pour expliquer le départ d’une personne est le manque de travail ou la fermeture de l’entreprise, ce qui évoque le fait de ne pas avoir été rappelé au travail après la fin du chantier. Les conditions de travail viennent au second rang, suivies par d’autres considérations plus personnelles.
- Le climat de travail semble expliquer en partie les abandons, car on remarque que les personnes qui sont parties sont plus susceptibles de déclarer avoir eu de mauvaises relations avec l’employeur, une intégration difficile dans l’équipe de travail, ou encore avoir subi de l’intimidation, de la discrimination ou du harcèlement.
- Sur une note positive, il reste que 60 % des travailleurs ayant quitté l’industrie aimeraient y revenir.
Consultez dès maintenant l’étude complète.